La délégation s'inquiète en particulier de la hausse des actes de harcèlement et d'intimidation envers les politiques, les défenseurs des droits de l'homme, les médias et la société civile. Mais à la différence des Etats-Unis, passés à l'étape des sanctions individuelles pour faire pression sur Kinshasa, les Européens privilégient encore le dialogue amorcé par l'Union africaine. Un dialogue entre tous les acteurs congolais, d'importance cruciale selon la délégation et qui doit aboutir à un consensus pour l'organisation des élections dans le respect de la Constitution.
La déclaration fait toutefois implicitement planer l'éventualité de sanctions individuelles puisqu'elle fait référence au Conseil européen du mois de mai : dans ses conclusions, le Conseil rappelait la responsabilité individuelle des acteurs et notamment des responsables de la justice et de la sécurité, de respecter strictement l'Etat de droit et les droits de l'homme, « faute de quoi ils auraient à en assumer les conséquences » précisait-il. Par ailleurs, la délégation dit vouloir approfondir son propre dialogue avec Kinshasa, dans le cadre de l'article 8 des accords de Cotonou.
Cet article promeut un dialogue formel, notamment pour éviter d'arriver au point où des consultations sur la poursuite de la coopération pourraient être engagées en vertu de l'article 96. Mais selon un diplomate à Kinshasa, « le recours à l'article 96 n'est pas d'actualité, l'article 8 est seulement cité pour renforcer et formaliser les discussions avec les autorités ».