Cette semaine, le grand marché d'Analakely, à Antananarivo, avait des airs de fêtes. De part et d'autre des pavillons, on pouvait apercevoir des guirlandes colorées formées par une multitude de « harendrina », ces lampions traditionnels.
« Je les vends juste pour la fête nationale », explique Nomena. En temps normal, elle est commerciale. Elle a posé deux semaines de vacances pour tenir son stand et vendre les lampions fabriqués par sa famille, « faits à la main avec des papiers blancs, verts ou rouges colorés de façon artisanale ». Il s'agit d'une source de revenus supplémentaires, mais surtout d'un immense plaisir pour elle.
Une tradition « made in Madagascar »
Difficile de se frayer un chemin au milieu de toutes ces familles venues chacune acheter le plus beau lampion. Tiky, 10 ans, a jeté son dévolu sur une grosse boule en papier plissé, « made in Madagascar », jaune, violette et rouge, dans laquelle il compte mettre une bougie. Un rituel que son père n'aurait raté sous aucun prétexte. « C'est une tradition : depuis mon enfance, mon père et ma mère m'accompagnaient et c'est désormais à mon tour d'y emmener mes enfants », déclare-t-il.
Un peu plus loin, Honoré, la tête à moitié recouverte par les drapeaux cousus par sa femme, hèle les clients. « En deux semaines, j'en ai liquidé 200, détaille-t-il. C'est une occasion unique d'en vendre autant. Et puis c'est aussi une manière de faire honneur à nos drapeaux ». La veille au soir, dès 18h, des milliers de « petites lucioles » se sont rendues au bord du lac Anosy, pour contempler, 40 minutes durant, un gigantesque feu d'artifices.