Une ligne rouge a été franchie, disent des responsables congolais comme onusiens. Et pourtant jusqu'à présent, l'heure était plutôt à l'apaisement, y compris face à la milice d'autodéfense locale, les Maï Maï Mazembe. Les déplacés, dont les huttes avaient été brûlées en début de semaine, s'étaient réfugiés près du camp de l'armée congolaise. Et les casques bleus sud-africains - par le passé accusés de passivité - s'étaient déployés en soutien aux FARDC, dit-on du côté de la Monusco. Le tout pour permettre à une délégation du gouvernement provincial mercredi de tenter une médiation entre communautés.
Cette délégation avait demandé une semaine à la population pour trouver une solution. Mais selon des habitants de Buleusa, cette médiation a échoué, car des « jeunes » venus d'autres collectivités territoriales sont arrivés en renfort et ont refusé en bloc tout délai dans le départ des déplacés. Des jeunes qui ne seraient autres que des hommes du chef de guerre Guidon.
Beaucoup pensent aujourd'hui qu'il serait à l'origine de l'attaque d'hier. Pourtant selon le groupe d'experts des Nations unies, Guidon et ses hommes auraient mené des opérations contre les FDLR en coordination avec certains commandants FARDC. « Cet épisode est bien la preuve de la neutralité de l'armée congolaise », dit-on du côté des FARDC. « Notre directive est claire, il faut tout balayer, on ne peut pas permettre à un bandit comme Guidon d'étendre son influence ou de jouer sur les conflits ethniques », ajoute un officier congolais.