Ce texte est avant tout un cadre juridique pour que le retour des réfugiés se fasse dans de bonnes conditions : les trois parties s'engagent à respecter le caractère volontaire de ce rapatriement, qui doit se faire dans la sécurité et la dignité pour les réfugiés. Il garantit aussi, le droit d’asile et la protection internationale pour ceux qui ne souhaiteraient pas rentrer. Enfin, il créé une commission tripartite, qui sera, elle, chargée de préciser les obligations des trois parties pour accompagnement, par exemple pour ce qui est du transport, des documents nécessaires, ou des aides à la réinstallation. Cet accord n'est donc qu'une étape vers le retour des réfugiés qui d'ailleurs, pour la plupart, n'envisagent pas de rentrer au pays.
Pourtant ces derniers mois, les conditions de vie se sont durcies dans le camp de Mbera. Car, faute de financements, les rations d'aide alimentaire ont dû être diminuées. L'inactivité pèse aussi. Selon le HCR, un tiers des réfugiés n'a aucune occupation. Et pour certains, cela dure depuis quatre ans.
Seulement 1 500 retours
Quelque 1 500 personnes ont donc fait le choix, depuis janvier, de rentrer au Mali. Mais la grande majorité n'envisage pas ce retour. D'abord, à cause de l'insécurité qui perdure dans la région de Tombouctou, d'où sont originaires la plupart des réfugiés de Mbera. Terrorisme, affrontements entre groupes armés, banditisme, accord de paix qui tarde à être mis en œuvre. Les réfugiés disent ne plus avoir confiance et attendre des signes concrets, comme le désarmement et l'installation de l'administration, pour rentrer.
Mais la réinstallation même pose aussi problème : même si la vie est dure à Mbera, il y a des écoles, des centres de santé, des points d'eau... Ce qui n'est plus le cas dans les localités d'origine des réfugiés, où la plupart des puits, maisons et bâtiments publics ont été détruits au cours du conflit ou faute d'entretien.
Les réfugiés interrogés accueillent donc favorablement cet accord tripartite censé leur garantir de bonnes conditions de retour : mais là encore, ils disent vouloir attendre de voir quelles sont, concrètement, ces conditions avant de prendre le chemin du Mali.