Face aux jeunes de son parti, Salifou Diallo, le président de l'Assemblée nationale a d'abord affirmé qu'« on ne quittera pas le pouvoir des armes pour tomber dans le pouvoir des juges ». Et ensuite le président Roch Marc Christian Kaboré a déclaré que « si vous avez un Etat où la magistrature est son propre patron, cela peut créer beaucoup de problèmes ».
Et le chef de l'Etat précise que ces questions seront revues au cours des discussions sur le passage à la Ve République. Pour les magistrats, toutes ces déclarations tendent à remettre en cause l'indépendance de la justice acquise sous la transition, s'emporte Antoine Kaboré, secrétaire général du syndicat autonome des magistrats du Burkina : « Les autorités politiques n'ont rien à faire au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Pendant près de trente ans, ils n'ont fait que diviser les magistrats et plomber l'indépendance de la magistrature. On ne peut pas revenir sur les acquis. Nous trouvons que c'est un net recul de voir le président au sein du CSM. »
Les magistrats réunis au sein de leurs syndicats comptent expliquer leur position aux Burkinabè, afin d'obtenir leur soutien dans ce combat sur l'indépendance de la justice.