Pour les avocats du chef de l'Etat, la décision de réinstaurer 783 chefs d'inculpation pour corruption est politique. Ce n'est pas à la Haute Cour de Pretoria de prendre une telle décision. En effet, il y a deux mois, celle-ci a jugé irrationnelle la décision il y a 7 ans d'abandonner ces charges pour vice de procédure et a ordonné qu'elles soient revues.
Le parquet a également décidé de faire appel. Pour Hilton Epstein, avocat du procureur général, la Haute Cour de Pretoria est allée trop loin : « Une fois les chefs d'inculpation retirés, ils ont été rayés du registre. Et le verdict de la Haute Cour de Pretoria ne veut pas dire que ces charges sont automatiquement rétablies. Nous ne sommes pas d'accord avec cette analyse. Nous estimons que la Cour est allée trop loin quand elle a dit que Jacob Zuma doit être inculpé. »
Le principal parti d'opposition qui a porté l'affaire en justice est confiant. Pour Mmusi Maimane, leader de l'Alliance démocratique, après 7 ans de procédure judiciaire, ils vont obtenir gain de cause. « La justice nous a rendu raison à plusieurs reprises, explique-t-il. Et nous sommes convaincus que nous avons un dossier solide. Nos avocats ont des arguments irréfutables. Et nous sommes confiants que nous allons obtenir l'inculpation du chef de l'Etat. »
Le juge doit rendre son verdict dans quelques semaines. Si un appel est rejeté, le chef de l'Etat peut toujours saisir la Cour constitutionnelle.