Face au podium, Inass Saghdaoui, styliste marocaine de 21 ans, peaufine les derniers détails de son défilé. Celle qui refuse que l'on réduise la mode marocaine aux habits traditionnels a choisi de présenter à Dakar des créations véritablement hors normes : « Moi, je travaille avec des matières moins conventionnelles que je transforme, que je métamorphose. Ça va être des vêtements oversize, des coupes asymétriques. En Afrique, que ce soit en Tunisie, à Dakar au Sénégal etc., on a des créateurs de modes contemporains. Et on ne sait pas faire que des caftans [tunique traditionnelle, ndlr] et des habits traditionnels », souligne-t-elle.
En coulisse, la Nigérienne Alia Baré réalise à toute vitesse quelques finitions à la main sur l'une de ses robes. La Dakar Fashion Week, Alia l'attendait avec impatience, elle qui ne peut pas montrer ses créations au Niger en raison des mesures de sécurité. « Aujourd’hui, je présente une collection intitulée "Sarraounia" qui signifie "Reine" en haoussa. Pour moi, l’idéal aurait été de pouvoir présenter mon travail dans mon pays d’origine. A cause des menaces terroristes nous n’avons pas pu présenter notre travail. C’est ma plus grande déception. Je souhaite que la situation se pacifie de manière à ce que des artistes puissent s’exprimer librement », lance-t-elle.
Avec vingt stylistes d’une dizaine de nationalités différentes, la Dakar Fashion Week édition 2016 répond cette année encore aux attentes des passionnés de mode à la recherche de créations originales et de multiples influences.