« Téléphonez à vos frères pour leur dire que nous leur donnons 15 jours pour se rendre. Quinze jours pas plus ». Pierre Nkurunziza a lancé cet ultimatum du haut d'une camionnette, en ajoutant qu'après ces deux semaines, les forces de sécurité utiliseront la force. Cet avertissement a été lancé après une réunion rassemblant tous les responsables sécuritaires.
La commune de Mugamba, à environ 90 kilomètres au sud de la capitale, est l'une de celles où l'on signale le plus d'affrontements. Selon les autorités, la sécurité est assurée sur 95% du territoire burundais. Le chef de l'Etat veut que la situation des 5% restants soit réglée dans les deux mois, maximum. Il propose donc une amnistie à tous ceux qui se déposeront les armes dans les 15 jours à venir. Une amnistie sous certaines conditions : ceux qui se rendront ne seront pas complètement libres de leurs mouvements.
Le porte-parole adjoint du président a donné à RFI plus de détails ce matin : ceux qui se rendront seront conduits dans des centres d'éducation patriotique, pour recevoir ce qu'il appelle une formation. Dans ces centres fermés, les repentis apprendront l'amour de leur patrie, le règlement pacifique des conflits et éventuellement un métier.
Une étape de plus dans la répression, selon les opposants. Pour le Cnared en exil, il faut comprendre que les opérations policières vont maintenant s'étendre à l'intérieur du pays. Le mouvement dénonce un discours va-t-en guerre pour décrédibiliser l'opposition et pour renforcer la répression au Burundi.