Affaire Karim Wade: Bibo Bourgi en liberté provisoire pour raisons de santé

Au Sénégal, les présumés complices de Karim Wade dans le cadre de la traque des biens mal acquis : Bibo Bourgi, Samba Diassé et Papa Mamadou Pouye ont été libérés. Papa Mamadou Pouye bénéficie d'une liberté conditionnelle. Les deux premiers bénéficient d'une liberté provisoire de la part de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) qui les retenait en prison. Ce qui va permettre à Bibo Bourgi d'aller se faire soigner en France.

Bibo Bourgi, l'un des présumés complices de Karim Wade dans le cadre de la traque des biens mal acquis, a été libéré pour raisons humanitaires. Incarcéré à Dakar, l'homme d'affaires souffre de graves problèmes cardiaques. Sa défense avait à plusieurs reprises demandé qu'il puisse aller se faire soigner en France.

Une demande appuyée en avril dernier par les Nations unies, mais rejetée par le Garde des sceaux sénégalais. Finalement, Bibo Bourgi va pouvoir bénéficier d'un rapatriement sanitaire en France. Un revirement que son avocate maître Deryfus-Schmidt juge tardif mais dont elle se félicite.

« Je n’ai pas d’explication sur le revirement, je constate simplement et on se réjouit qu’on ait finalement évité la catastrophe et que la vie de monsieur Bibo Bourgi soit définitivement compromise. Ce n’est pas faute d’avoir demandé à plusieurs reprises qu’on lui permette de se soigner mais je crois que face à la dégradation importante de son état de santé, les autorités sénégalaises ont pris la mesure du risque encouru par l’incarcération de Bibo Bourgi. »

Pression internationale ?

L’avocat estime par ailleurs que cette libération provisoire est en partie due aux pressions de la communauté internationale et à la demande des Nations unies. « Je pense que l’Etat du Sénégal est un Etat respectueux des engagements internationaux qu’il a lui-même conclu et que c’est une clef d’explication. »

Mais Sidiki Kaba, ministre de la Justice du Sénégal, assure que la décision de la justice sénégalais n'a rien à voir avec cette requête onusienne. « Il y a eu une décision, dont on a eu connaissance tardivement, qui semblait donner une injonction au Sénégal d’agir d’une certaine façon. Nous avons dit que cette instance arbitrale n’avait pas le pouvoir de donner des injonctions à l’Etat du Sénégal », insiste le ministre.

L’Etat n’a aucun moment pesé sur cette décision de justice, soutient-t-il. « La décision qui a été prise, ce n’est pas l’Etat, c’est les juges de l’application des peines. Dans toutes les démocraties, dans tous les systèmes judiciaires, de tels juges sont là. Je n’en ai pas la capacité, personne n’en a la capacité : ce sont des juges. Et, en toute souveraineté, en ayant examiné le dossier, avec la situation exacte dont ont fait état leurs avocats, ils ont rendu aujourd’hui une décision tendant à lui permettre d’aller à l’étranger se soigner. »

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