Cette audience aura duré six heures. Les treize prévenus assis sur des bancs sont passés un à un à la barre. Aucun signe de remords, certains le sourire aux lèvres, d'autres priants. Le juge a détaillé pour chacun d'entre eux les éléments qui avaient conduit à sa décision.
Jane Okuo Kajuga, procureur général de la Haute Cour de justice, se dit satisfaite. « Nous pensons que les preuves que nous avons mises en avant devant la cour ont été analysées de manière très juste par le juge. Il a donné de bonnes raisons pour expliquer pourquoi il avait trouvé que les preuves n'étaient pas suffisantes pour les cinq qui ont été acquittés. Nous pensons que cela a été un très bon jugement », confirme-t-elle.
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Un avis plutôt partagé par l'avocat de la défense. Cependant, en fin d'après-midi, il s'inquiétait du sort réservé aux cinq personnes acquittées. « Bien sûr, nous ne comprenons pas pourquoi la sécurité a décidé de les renvoyer dans le bus de la prison. Parce qu'une fois que vous avez été acquitté, à moins que vous soyez poursuivis pour un autre délit, vous ne pouvez être admis dans aucun autre établissement pénitentiaire. Nous avons patienté durant six ans dans l'attente du résultat du jugement, il a été rendu publiquement. Donc si quelqu'un voulait entraver leurs libertés, quel que soit le prétexte, c'est inconstitutionnel et doit être condamné », estime Me Caleb Alaka.
Le bus est donc reparti avec ses treize passagers comme à l'aller en fin d'après-midi et sous haute sécurité.
Le juge rendra publiques les sentences ce vendredi matin. Condamnés pour terrorisme, les huit condamnés risquent jusqu'à la peine de mort. Le 11 juillet 2010, un double attentat revendiqué par les shebabs avait visé un café et un restaurant de Kampala, tuant 76 personnes.