« Cela a commencé à 4h et jusqu’à 8h. Il y a eu des lacrymogènes et des balles à blanc. Beaucoup de gens s’enfuyaient », raconte cette Malgache.
Ambohipo est l'un des sept quartiers de la capitale à avoir connu des troubles. Mardi matin, ce sont les tirs à blanc des forces de l'ordre qui ont réveillé cette habitante. Si elle n'avait pas eu son bébé, affirme-t-elle, elle aussi serait sortie protester. « Les gens en ont marre, explique-t-elle. Marre de la politique d’Hery Rajaonarimampianina. Le sénateur qui a parlé hier [lundi] à la radio… Les gens ils attendent juste un leader. »
Ce sénateur, c'est le Colonel René Lylison, ex-chef de la milice paramilitaire du régime de transition. Lundi, dans un message diffusé sur les médias appartenant à Andry Rajoelina, l'ex-président de la transition, il a appelé la population à une « mobilisation citoyenne » et à une opération « ville morte ». Si sa déclaration était dans toutes les conversations mardi, elle n'a pas été suivie d'effet : tous les commerces sont restés ouverts. Contacté par RFI, il est resté injoignable au téléphone mardi. Suspecté de payer des hommes pour alimenter la grogne, il est depuis quelque temps dans le collimateur des autorités de l'Etat.
Le Colonel Zafisambatra Ravoavy est le commandant du groupement régional de gendarmerie. « On a reçu des renseignements qui font état de troubles dans la ville d’Antananarivo et c’est pour cette raison qu’on a mis en place un certain nombre de forces de l’ordre pour prévenir ce genre de troubles », affirme-t-il.
Un millier de forces de l'ordre ont donc été déployées dans toute la capitale malgache. Trois personnes ont été arrêtées. Lors d'une déclaration à la presse mardi, l'état-major des forces d'intervention a assuré que les mesures nécessaires seraient prises pour que la vie de la population ne soit pas perturbée.