RDC: trois activistes de la Lucha et de l'UNC condamnés à un an de prison

A Kinshasa, trois activistes ont été condamnés à un an de prison. Ils avaient été arrêtés juste avant la journée « ville morte » lancée par l’opposition.

Bienvenu Matumo et Héritier Kapitene du mouvement citoyen la Lucha (Lutte pour le changement), ainsi que Victor Tesongo, militant du parti de l’UNC, avaient été arrêtés et détenus au secret pendant plusieurs jours avant d’être transférés au parquet.

Ils ont été condamnés pour deux chefs d’accusation : incitation à la désobéissance civile et propagation de fausses nouvelles. Le verdict a été rendu à la prison de Makala, où ils sont détenus, en présence de plusieurs membres de la communauté internationale, mais aussi de Fred Bauma de la Lucha et d’Yves Makwambala de l’autre mouvement citoyen Filimbi, qui avaient été arrêtés il y a plus d’un an et qui sont, eux, toujours en attente de jugement.

Les avocats des désormais condamnés se sont dit « très affectés, très déçus par ce verdict », affirmant avoir démontré à la fois qu’il y a des irrégularités dans la procédure, mais aussi que les faits n’étaient pas fondés. « Je me demande sur la base de quoi le juge est parvenu à les condamner à 12 mois, c’est vraiment beaucoup », s'interroge maître Francis Okito.

On leur reprochait d’avoir voulu distribuer des tracts mensongers. « Les tracts pour lesquels ils sont poursuivis n’étaient pas les leurs et que, même sur l’hypothèse que ce seraient les leurs, il n’y avait aucun faux bruit dans ces tracts, il n’y avait pas propagation de faux bruits et il n’y avait pas incitation à la désobéissance civile », souligne l'avocat. Et d'ajouter : « toute la journée du 15, les jeunes gens étaient occupés, ils n’ont distribué aucun tract. Et cela reconnu par les procès-verbaux des OPJ (officiers de police judiciaire) eux-mêmes. »

Ils ont indiqué qu’ils avaient l’intention de se pourvoir en appel. « Au degré d’appel on pourra présenter le mal-jugé du premier juge pour obtenir leur acquittement, parce qu’en réalité, ils devraient être acquittés », explique maître Francis Okito.

Le directeur du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, José Maria Aranaz, s’est dit très préoccupé par « l’instrumentalisation persistante de la justice, la criminalisation de la société civile » et l’impact que cela pourrait avoir sur le processus électoral à venir.

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