Les enquêteurs ont rencontré trois familles toujours sans nouvelles de leurs parents, ainsi que des responsables d’ONG, d’hôpitaux et de médias. Le procureur de la République, Alghassim Khamis, insiste : son travail a commencé dès le 20 avril et des enquêteurs chevronnés de la brigade criminelle sont mobilisés. Les hauts responsables militaires seront également auditionnés. Des familles confirment avoir été interrogées.
« Mon frère nous tient toujours au courant avant de partir en mission », s’énerve un témoin qui préfère conserver l’anonymat. Il juge troublante la proximité entre sa disparition et le jour du vote, qui était organisé le 9 avril pour les militaires. Même s’il a pu s’entretenir brièvement au téléphone avec son frère, mercredi dernier, notre interlocuteur ne sera pleinement rassuré que lorsqu’il l’aura vu « en chair et en os ».
Une autre famille respire depuis le retour de leur fils dans la capitale il y a quelques jours, après des semaines passées sans nouvelles et dans l’angoisse.
La ligue tchadienne des droits de l’homme, qui fait toujours état de vingt disparus, avait réclamé une enquête internationale et non une enquête judiciaire. « Nous restons sur notre faim », a déclaré son président Midaye Guerimdaye avant d’ajouter : « Si le procureur parvient à éclaircir le mystère et rassurer les familles, nous serons néanmoins satisfaits ».