Sable Mining est une junior, c'est à dire une petite société minière qui a réussi là où les grandes se sont cassé les dents.
D'abord, Sable Mining a obtenu son permis d'exploration du mont Nimba, en janvier 2012, une période de transition politique, en plein audit des contrats miniers passés avant l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé. Les autorités guinéennes sont censées éplucher scrupuleusement chaque concession avant d'en distribuer de nouvelles.
D'autre part, le gisement du mont Nimba se situe à quelques kilomètres de la frontière du Libéria. Il est donc plus intéressant d'exporter le fer par le port de Buchanan, à 200 kilomètres, plutôt que par Conakry, situé à 900 kilomètres du gisement.
En août 2013, Sable Mining obtient le droit de faire passer son chemin de fer par le Libéria. Une belle réussite, quand on sait que des géants comme Rio Tinto ou Vale n'ont jamais été autorisés à faire de même. Les deux majors exploitaient pourtant alors les ressources du mont Simandou voisin, un gisement nettement plus important que le mont Nimba.
Enfin, le permis de Sable Mining empiète sur une réserve naturelle classée par l'Unesco mais même les protestations du ministre de l'Environnement de l'époque, Samady Touré, n'ont guère gêné les ambitions de groupe minier britannique.