Après une courte escale à Bangui, en République centrafricaine, le président français François Hollande est au Nigeria pour assister à ce sommet, tout comme des représentants des Etats-Unis et de l'Union européenne. La rencontre se déroule dans un grand hôtel d'Abuja jouxtant Unity Fountain, le lieu où se retrouvent tous les jours depuis deux ans les membres du collectif « Bring Back Our Girls ».
« Un sommet comme celui-là, j'en attends l'essentiel, s'impatiente Aisha Yesufu, membre active du collectif Bring Back Our Girls. On ne peut pas continuer à mener cette guerre sans vraiment augmenter de manière significative nos moyens de surveillance et de renseignement. »
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D'autant plus que les attaques de Boko Haram, même si elles tendent à diminuer, continuent de toucher régulièrement la population nigériane, rappelle Mme Yesufu. « Nous venons juste d'avoir un attentat suicide à Maiduguri avant-hier [mercredi 11 mai, ndlr]. Et si nous voulons que cette guerre se termine, nous devons bien avoir à l'esprit qu'elle ne l'est pas encore. Nous devons comprendre que c'est d'abord une guerre idéologique. Et cela va prendre du temps. Nos chefs doivent en chercher les racines, ce que coûte tout ce terrorisme et ils doivent commencer à résoudre ce problème. Tant que l'on ne cherchera pas à régler ces problématiques, cela ne fera qu'empirer. »
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Pour elle , « la guerre contre l'insurrection ne pourra pas être gagnée sans la libération des lycéennes de Chibok. J'espère qu'avec ce sommet qui se déroule tout près de la fontaine de l'unité, là où des citoyens se réunissent tous les jours depuis plus de 745 jours, les chefs d'Etat se souviendront que tant que les filles de Chibok ne sont pas rentrées chez elles, cette guerre est loin d'être gagnée. »