La première victime avait seulement 15 ans (voir son portrait sonore). En français, son nom signifiait « renforcer la paix », en hommage aux négociations de paix d'Arusha.
Son histoire est l'une de celle que l'équipe d’« Enfants du pays » raconte sur son site internet, comme l’explique cette Burundaise, anonyme, pour raisons de sécurité. « Souvent on a tendance à croire que c'était des jeunes des quartiers défavorisés qui manifestaient, qui n'avaient pas de travail et étaient déjà mécontents, alors que ce n'est pas vrai, il y a plusieurs personnes parmi les manifestants qui étaient des jeunes étudiants, des jeunes fonctionnaires, des jeunes qui avaient de l'emploi, mais qui étaient contre ce mandat qui était illégal, donc c’est important de raconter les histoires, de se rappeler ces victimes, de les honorer en mettant un visage, une histoire. Que ce ne soit pas juste un nombre. On veut honorer leur famille, leur lutte parce qu’ils ont lutté et manifesté pour un droit, pour notre droit », raconte-t-elle.
Suite à des menaces de mort, les fondateurs du site sont partis en exil. Depuis, recueillir les histoires est devenu plus difficile, les familles hésitant à parler par peur des représailles.
Mais l'équipe ne se résigne pas et a mis sur pied une exposition itinérante, inaugurée le 28 avril dernier à New York. « Notre objectif, c’est vraiment d’amener cette exposition tout autour du monde dans les grandes villes parce que la réalité c'est que dans les médias aujourd’hui, un peu partout dans le monde, on ne parle pas de la crise au Burundi sur une base régulière. Donc c’est important d’informer les gens », souligne-t-elle.
Les tableaux exposés sont inspirés des photos des victimes. Ils ont été réalisés par de jeunes artistes bénévoles mobilisés pour que le Burundi ne soit pas une crise oubliée.
Pour faire voyager cette exposition, l'équipe d'« Enfants du pays » a lancé une campagne de crowdfunding. Pour lire les portraits, rendez-vous sur le site internet Enfantsdupays.net
L'initiative « Enfants du pays » a été repérée par nos confrères des Observateurs de France 24.