RDC: au Palais du Peuple, opposition et majorité réunies autour de Papa Wemba

Les obsèques officielles de l'artiste musicien Papa Wemba continuent aujourd’hui. L'inhumation aura lieu ce mercredi 4 mai après une messe célébrée en la cathédrale Notre Dame du Congo. Mardi, la classe politique a rendu hommage à Jules Shungu Wembadio. Opposants et membres de la majorité étaient tous au Palais du Peuple pour rendre hommage à l’artiste.

« Si vous regardez, que ce soit du côté de la majorité ou de l’opposition, Papa Wemba avait des amis et nous les respectons, en tant que tels. » Témoignage de l’opposant Martin Fayulu, un ami de jeunesse de Papa Wemba. C’était donc des retrouvailles. Opposants et membres de la majorité sont tous tombés les uns dans les bras des autres.

Pour Bruno Mavungu, le secrétaire général de l’UDPS, Jules Wembadio était très populaire. « Papa Wemba était très populaire et nous nous gérons un parti de masse. Parmi nos combattants, se trouvent beaucoup de ses fans. Donc nous avons ce devoir. »

Léonard She Okitundu, membre du bureau politique de la majorité, rappelle l'envergure internationale du musicien. « Comme on le voit à travers tous les échos du monde entier, c’était un citoyen du monde. Et puis il a prouvé qu’il était un citoyen du monde et qu’il était panafricaniste avec cette chanson chantée pour la libération de Nelson Mandela. »

Quant à Baudouin Banza Mukalayi, le ministre de la Culture et des arts, la culture est un facteur de la cohésion nationale. « La culture unit, c’est un facteur important de cohésion nationale. Ça se manifeste à la mort de ce grand artiste, qui était avant tout artiste. »

Polémique sur l’absence de Moïse Katumbi

Parmi les absents, Moïse Katumbi Chapwe, qui est bloqué à Lubumbashi. Ce dernier accuse les autorités de lui refuser d'assister aux obsèques de Papa Wemba.

« C’est dommage de ne pas aller aux obsèques de Papa Wemba parce que j’avais demandé l’autorisation de survol donc mon avion devait venir d’Afrique de Sud et jusque là je n’ai pas eu l’autorisation, soutient l’opposant. De toute façon, même quand je vais à l’église, on m’envoie des policiers et des militaires. Et j’espère qu’ils ne vont pas venir déranger les gens à la prière. Parce que nous allons faire une prière pour Papa Wemba, c’est quelque chose d’apolitique. »

Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement nient cette allégation, qui « n’a aucun sens », selon lui.

« C’est la première fois que j’entends une énormité comme ça : qu’on peut empêcher un Congolais d’aller quelque part au Congo. Surtout dans des circonstances comme celles-là. J’avais comme voisins aujourd’hui au Palais du Peuple des gens qui disent des choses pires sur le président que monsieur Katumbi et ils étaient à côté de moi, parce que nous partageons un moment de douleur avec la mort de Papa Wemba. Tout le monde est là. On ne peut empêcher personne, assure Lambert Mendé. Il n’est pas étranger, il n’y a pas le système de laisser-passer, il n’y a pas le système de visas à l’intérieur du pays pour les nationaux. Quelle est l’autorité qui a refusé qu’il vienne ? Moi je peux répondre : ça n’a aucun sens ! »

Les partisans de Moïse Katumbi réunis au sein de la plate-forme Alternance pour la République devront se rendre ce mercredi au Palais du Peuple pour rendre hommage à Papa Wemba.

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