Tout est parti d'un transformateur tombé en panne, mardi, dans le quartier populaire d'Isotry, dans la capitale.
Pour Mme Lalao, commerçante, c'était l'événement de trop. « Pendant trois jours et trois nuits, il n’y a pas eu d’électricité, mais les factures continuent d’arriver. Là c’est trop. On a manifesté, mais la police est arrivée et nous a jeté des gaz lacrymogènes et on s’est éparpillés », raconte-t-elle.
Habitant du quartier depuis dix ans, Ratovonirina Razafindratsitohaina fait partie de ceux qui ont poussé la population à descendre dans la rue pour manifester « pacifiquement » leur exaspération. Pour lui, l'électricité, c'est avant tout une question de sécurité. « C'est très dangereux pour le quartier parce que s’il n’y a pas d’électricité il y a beaucoup de malfaiteurs ici. On ne veut pas faire de politique, mais le gouvernement, ça ne va pas : les gens sont toujours pauvres, les brigands font toujours ce qu’ils veulent », explique-t-il.
En moins d'un mois, la population tananarivienne est descendue cinq fois dans la rue crier sa colère contre le délestage. Un problème de plus à gérer pour le nouvel exécutif qui persiste à durcir ses mesures pour réfréner tout type de manifestations.