Lorsque le président Paul Biya nomme Yves Michel Fotso à la tête de la Camair en l'an 2000, il lui donne pour mission de redresser la compagnie, déjà très mal en point. Mais à la place, selon la justice, l'homme d'affaires en a profité pour s'enrichir personnellement.
Selon les juges, dès son arrivée, Yves Michel Fotso a en fait mis sur pied un système de détournement de fonds. Le principe : créer des sociétés-écrans par l'intermédiaire desquelles il louait des avions achetés avec des fonds publics du gouvernement camerounais à sa propre compagnie.
Les juges lui reprochent également d'avoir effectué des retraits frauduleux sur un compte bancaire de la société.
Yves Michel Fotso a toujours clamé son innocence. Et en février, ses avocats avaient boycotté les audiences pour « vices de procédure ». Mais visiblement, la stratégie n'a pas été payante. D'autant qu'Yves Michel Fotso n'en est pas à ses premiers démêlés judiciaires. En 2012 déjà, il avait été condamné pour détournement de fonds aux côtés d'un ancien secrétaire général de la présidence camerounaise.
Opération Epervier
Ces procédures s'inscrivent dans le cadre de l'opération Epervier, cette vaste campagne anticorruption lancée au en 2006 sous pression des bailleurs internationaux, et qui a déjà abouti à la condamnation de plusieurs personnalités du monde des affaires et de la politique.
En 2005, deux ans après le départ d'Yves Michel Fotso, le gouvernement camerounais avait placé la Camair en liquidation pour lancer à la place la Camair-Co qui reste confrontée à de grosses difficultés financières.