Blocage au Soudan du Sud: Riek Machar toujours interdit de retour à Juba

L'accord de paix est-il en danger au Soudan du Sud ? Le chef rebelle Riek Machar n'a toujours pas le feu vert du gouvernement pour rentrer dans son pays alors que la communauté internationale avait fixé ce samedi 23 avril comme date butoir pour qu'il revienne à Juba afin de prêter serment et participer à un gouvernement de transition.

Le gouvernement sud-soudanais a mis ce matin son véto au retour du vice-président désigné : l'avion de Riek Machar n'aura pas l'autorisation de se poser alors qu’un feu vert avait pourtant été donné en milieu de semaine. Lorsque Riek Machar s'est présenté samedi sur le tarmac pour prendre l'avion affrété par les Etats-Unis, il a rapidement déchanté.

« Il était prévu que nous allions à Juba avant samedi. C'est pour cette raison que 2 avions sont prêts à décoller pour nous emmener à Juba. Je pensais qu'ils avaient la permission d'atterrir, mais apparemment ce n'était pas le cas. »

Au Soudan du Sud, la raison officielle qui est donné très sérieusement pour ce refus est que l'aéroport de Juba est en travaux et que Riek Machar pourra atterrir lundi. Riek Machar, lui, a réussi son coup de théâtre. Alors qu'on lui reprochaient son insistance à venir à Juba avec des armes, la pression est maintenant sur le président Salva Kiir qui a refusé à son rival l'entrée dans le pays.

Le retour de l’ancien chef rebelle achoppe toujours sur la question de l'armement que veut ramener avec lui le leader du SPLA-IO. Les deux camps s’étaient pourtant mis d'accord hier, vendredi 22 avril, sur des chiffres précis : Riek Machar pourrait rentrer avec une garde rapprochée de 195 de ses hommes armés de 20 mitrailleuses et de 20 lance-roquettes...

→ à (re)lire : Un rapport préconise un embargo sur les armes au Soudan du Sud

Mais depuis ce samedi matin, le gouvernement sud-soudanais demande à ce que des observateurs internationaux vérifient les hommes et leur matériel avant le décollage de l'avion. Actuellement à la frontière éthiopienne, Riek Machar et ses troupes s'impatientent tout comme les Etats-Unis, du Royaume Uni et de la Norvège qui supervisent le processus de paix initié par l’accord d’août 2015.

Cet énième report va-t-il simplement retarder la mise en œuvre de l'accord de paix ou bien le geler ? En tout cas, Riek Machar n'est toujours pas assis sur le fauteuil de vice-président comme le prévoit l'accord de paix qui doit mettre un terme à la guerre civile commencée en décembre 2013.

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