Robert Mugabe a rappelé à l’ordre les vétérans lors de son allocution d’une heure et demie. « Vous devez rester disciplinés comme vous l’avez été durant la guerre, et vous devez respecter vos anciens », a enjoint le vieux président.
Rien n’a filtré des consultations entre le président et différents représentants des anciens combattants. Il ne leur a fait aucune promesse ferme si ce n’est un nouveau rassemblement selon le même format l’an prochain. Il leur a simplement dit qu’il était encore possible de confisquer des terres aux fermiers blancs.
Grace Mugabe à la manœuvre
Certaines revendications des vétérans portent sur les retraites, d’autres sur les frais de scolarité que le gouvernement rembourse avec retard. Les caisses de l’Etat sont vides. Ils ont aussi contesté les expulsions de leurs membres à des postes clés du parti. Des mises à l’écart souvent encouragées par Grace Mugabe, l’épouse du président.
La grogne des vétérans est liée à l’âpre bataille pour la succession de Robert Mugabe. Grace Mugabe, son épouse, a œuvré pour congédier l’an dernier la vice-présidente Joice Mujuru et ses fidèles, qui ont depuis formé leur propre parti. Grace Mugabe a aussi eu gain de cause face à Christopher Mutsvangwa, le ministre en charge des Vétérans a été contraint à la démission le mois dernier et il est l’un des plus fidèles soutiens du vice-président Emmerson Mnangagwa, un rival dans la course à la succession.
Divisions
Lors de leurs interventions à la tribune ce jeudi, ils ont aussi demandé qu’une branche de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, leur soit dédiée, suivant l’exemple de la ligue des jeunes ou de celles des femmes. Mugabe n’y a fait aucune allusion.
Si l’on en juge à l’aune des photos relayées par les réseaux sociaux, le chef d’Etat s’est un peu assoupi lors des discours du City Sports Center de Harare. Selon des observateurs, Mugabe ne se sent pas gravement menacé, car les vétérans ne constituent pas un socle uni.