Depuis de longues semaines, les transporteurs à l'origine du blocage de la frontière appelaient la Gambie et le Sénégal à négocier. Finalement annulée, une rencontre devait bel et bien se tenir jeudi 30 et vendredi 31 mars entre l'Etat sénégalais et les autorités gambiennes. Officiellement, cette réunion n'aura finalement lieu qu'après les célébrations du 4 avril marquant l'indépendance du Sénégal.
Cette nouvelle crise entre les deux pays remonte à début février, lorsque la Gambie décide soudainement d'augmenter la taxe douanière versée par tonne de marchandises par les camions sénégalais en transit. Du jour au lendemain, ce tarif passe de 4 000 FCFA à 400 000 FCFA, sans aucune consultation de l'Etat sénégalais.
Pour l'heure, les syndicats et regroupements de transporteurs sénégalais affirment ne pas vouloir se laisser faire et maintiennent le blocus. Les marchandises ne passent pas aux postes frontaliers selon l'Union des routiers du Sénégal. Il n'y a que les motos-taxis, les charrettes et les passagers à pied qui sont autorisés à passer la frontière. Côté gambien, cette fermeture est à l'origine, notamment, de pénuries de carburant. Et au niveau de la frontière, les commerces qui vivent des échanges entre les deux nations tournent également au ralenti.
La traversée de la Gambie par les poids lourds sénégalais constitue un problème récurrent dans les relations entre les deux pays, la Gambie étant enclavée à l'intérieur du Sénégal. L'année dernière, le pays avait imposé aux transporteurs sénégalais de payer les frais de passage en francs CFA plutôt qu'en devises gambiennes, provoquant déjà à l'époque la colère des routiers.