Pour Yasmina, tout a commencé par une image.
« Quand je venais souvent au Maroc, je me rendais bien compte que les jeunes étudiaient sous les lampadaires, la nuit, dans la rue. J’ai eu envie de faire quelque chose pour eux », explique-t-elle.
Alors à 20 ans, elle créé la Fondation Orient-Occident pour aider les migrants et à 30 ans, elle ouvre, au Maroc, le premier centre pour réfugiés. Situé à Rabat, il accueille, aujourd'hui, plus de 1 400 personnes par an. La majorité vient des pays d'Afrique subsaharienne.
« La RDC, Guinée-Conakry et Côte d’Ivoire, pour les deux tiers et un tiers, je dirais, ce sont des migrants en provenance de Syrie. Les premiers Africains subsahariens qui sont arrivés au Maroc, nous décrivaient une aventure terrible, un parcours interminable qui durait parfois des années pour s’en sortir... C’est vrai que nous avons été extrêmement touchés par cette détresse, par la violence de leur parcours », précise-t-elle.
Yasmina a voulu faciliter l’insertion de ces migrants, une fois arrivés au Maroc. Elle met par exemple en place des cours d'arabe pour permettre aux enfants d'entrer plus facilement à l'école. Elle propose aussi des logements d'urgence pour empêcher les mineurs de tomber dans la prostitution.
Mais Yasmina est partie de zéro. Au Maroc, il n'est pas toujours évident de parler migrations. « Aujourd’hui, je dois dire que ce prix, c’est une reconnaissance qui est à la fois une notoriété. Cela aide », se réjouit-elle.
Son prochain défi concernera les réfugiés climatiques. De nombreux Africains fuient leur pays à cause des dérèglements du climat et surtout de la sécheresse.