L’opération de perquisition a démarré vers 3h du matin, selon les agents de l’hôtel Saphir, situé en plein centre-ville de Brazzaville, juste à côté de l’ambassade de France. Selon le PDG de cet établissement, Jo Washington Ebina, l’opération ne s’est pas déroulée selon les procédures légales. Pour lui, certains éléments portaient des cagoules.
Jo Washington Ebina a par ailleurs regretté le fait que la porte de la chambre de l’ambassadeur du Gabon au Congo ait été défoncée. Le diplomate, qui loge à l’hôtel Saphir depuis début novembre, a confirmé l’information sans faire plus de commentaires.
Une opération menée avec professionnalisme selon la police
La police n’a pas reconnu les faits. Le porte-parole de la police, le colonel Jules Monkala Tchoumou, a indiqué que la police a fait une descente à l’hôtel Saphir pour y mener une opération régulière de perquisition. Elle est arrivée sur les lieux avec une liste d’une douzaine de personnes suspectées de terrorisme. « La police a procédé juste à une vérification des identités, en présence du responsable de l’hôtel. Elle s’est retirée après son opération. Personne n’a été brutalisé ni interpellé. Aucune porte n’a été défoncée », a expliqué Jules Monkala Tchoumou. L'opération a été menée « dans le respect des clients et avec beaucoup de professionnalisme » assure le porte-parole de la police.
Demande de réparation pour préjudice
Une version que dément le propriétaire de l'hôtel. Selon lui une centaine de policiers ont perquisitionné toutes les chambres sans passer par la réception et la porte de celle de l'ambassadeur du Gabon a bien été forcée. A la suite de cette opération Joe Washington Ebina, qui dénonce une pratique « inadmissible », craint aussi pour les affaires de son établissement. « à 3-4h du matin, ouvrir [la porte] d'un monsieur qui n'a rien fait et ensuite lui demander ses papiers, raconte le propriétaire de l'hôtel... beaucoup sont traumatisés ! Au moment où je vous parle, certains clientsde l'hôtel font leurs bagages. C'est un manque à gnagner important pour notre activité ». Joe Washington Ebina annonce aussi qu'il va lancer une demande de réparation pour le préjudice subi.