Une jeune fille de moins de 18 ans sur trois serait enceinte ou déjà mère à Madagascar. La grossesse précoce est l'une des causes d’abandon scolaire, dans un pays où 46 % de la population est analphabète. En primaire, certains enfants ont 13 ou 14 ans et sont déjà actifs sexuellement.
Le gouvernement a donc ajouté aux programmes scolaires des cours sur les risques liés aux activités sexuelles précoces. Une initiative que défend Paul Rabary, le ministre de l'Education : « Les risques de maladies, les risques de grossesse : quelles sont les bonnes pratiques pour éviter ces risques-là ? Les bonnes pratiques c'est tant est qu'on fasse le rapport sexuel avant l'heure, il y a l'utilisation du préservatif, la fidélité par exemple. »
Tiana est père de trois enfants de moins de dix ans, dont une fille. Il se méfie de cette réforme éducative : « Dans la moralité malgache, c'est très difficile de parler de l'éducation sexuelle, surtout entre père et fille dans la famille. Apprendre aux enfants, aux jeunes, à utiliser des préservatifs incite pour moi les jeunes à pratiquer l'acte sexuel précoce. » Appliquée dans les classes d'ici quelques jours, la sensibilisation sera également au programme des manuels scolaires à partir de 2017.