Le tribunal devait se prononcer sur les exceptions soulevées lors de la précédente audience par les avocats d’Ahmed Abba. Ces derniers avaient notamment égrené un chapelet d’entorses à la procédure, contraires à la loi, qui justifiaient, selon eux, l’annulation pure et simple du procès. Il en était ainsi de la détention au secret, de la torture ou du non-respect de la présomption d’innocence.
Le Commissaire du gouvernement avait quant à lui sollicité du tribunal la possibilité de produire une liste des témoins à charge avant l’audience de ce lundi matin.
Finalement, l’audience a duré à peine dix minutes. La présidente du tribunal a à nouveau renvoyé le délibéré au 25 avril prochain. A la surprise générale, le Commissaire du gouvernement avait auparavant contesté auprès du tribunal la requête qu’il avait formulée un mois plus tôt, à savoir la production d’une liste des témoins.
Ce qui a finalement retenu l’attention au cours de cette audience, c’est la sortie de Maître Charles Tchoungang, l’avocat d’Ahmed Abba, qui a rapporté des faits de séquestration et même, a-t-il ajouté, « des tentatives d’assassinat sur sa personne, hier [dimanche, ndlr], dans son hôtel », dans l’intention, a-t-il souligné, soit de l’intimider, soit de lui soutirer des documents en rapport avec le dossier Ahmed Abba.