« Fou » « voleur » « bandit de quartier » bien connu : c'est tel qu'est dépeint Cyprien Rucyahintare chez lui à Mugina. Et l'un des plus virulents critiques est son père.
Esdras Nsabimana, un agro-éleveur affirme que son fils de 22 ans a disparu la semaine précédant son arrestation au Burundi juste après lui avoir volé un sac de haricots, le dernier d'une longue série de larcins, assure-t-il. « Mon fils n'a jamais été dans l'armée ou côtoyé de prêt ou de loin des militaires, il ne connaît que le vol », affirme-t-il.
A ses côtés, Phocas Uwaritatse l'un des frères de Cyprien, dresse le portrait d'une personne illettrée et psychologiquement instable. « Il ment. Il a sûrement été utilisé par le Burundi dans un contexte de relations tendues entre les deux pays. Peut-être qu'on lui a proposé de l'argent pour ternir l'image du Rwanda », dit-il.
Appuyant les dires de la famille, un responsable local présente un document attestant que Cyprien Rucyahintare a fait face à la justice en août dernier pour un vol. Face à la presse, le présumé espion avait déclaré être né en Ouganda. Faux, assure ce responsable local.
Les membres de sa famille reconnaissent toutefois que le jeune homme se rendait régulièrement au Burundi pour, assurent-ils, rendre visite à sa tante vivant près de la frontière.