Brazzaville s'est réveillée timidement ce lundi matin. Malgré une amélioration dans l'après-midi, elle a tourné au ralenti. Sur les principales artères, peu de véhicules. La circulation est restée fluide, chose rare en début de semaine. Même le marché Total, l'un des plus grands de la capitale, avait l'allure des petits jours.
« J'ai hésité à aller travailler. J'ai attendu de voir comment cela évoluait », confie un ingénieur.
La crainte d'une partie de la population c'est que l'annonce des résultats de la présidentielle entraîne des troubles dans un pays où la mémoire des violences passées est encore présente. « Avec les élections, on ne sait jamais comment ça va tourner », confie un autre habitant.
Par ailleurs, la coupure des communications n'est pas pour rassurer tout le monde. Debout, accoudé sur sa portière, un taxi se désole. « Mes clients ne peuvent plus m'appeler. Ce n'est pas bon du tout... », dit-il.
Plusieurs diplomates s'inquiètent d'ailleurs de l'impact économique de ces coupures dans un pays où beaucoup d'habitants gagnent leur vie, au jour le jour, dans le secteur informel.
En ce lendemain de vote, il y avait encore beaucoup de policiers dans la capitale. En milieu d'après-midi, les deux blindés anti-émeutes déployés, dimanche soir, dans le sud de la ville étaient encore visibles.