« Quand ils sont venus, ils ont cassé cette vitre-là et aussi la porte là-bas. » Cette femme n'a plus revu son fils depuis que des policiers ont fait irruption chez elle une nuit de février 2014, au tout début de l'opération Likofi qui aurait fait 80 morts ou disparus selon Human Rights Watch, au moins 41 selon l'ONU.
« Ça me fait très mal, c’est mon fils ! Je l’ai porté neuf mois dans mon ventre. Mon fils, je ne sais même pas où il est. Toutes les nuits je pleure, pour qu’ils me rendent mon fils », confie cette femme. Elle l'a cherché partout, dans les cachots, les prisons, puis les morgues. Quand, un an plus tard, elle apprend l'existence d'une fosse commune à Maluku, c'est un choc.
Autre quartier de Kinshasa. Cet homme cherche toujours son jeune frère âgé de 12 ans qui a disparu au cours des manifestations de janvier 2015. Lui aussi demande l'exhumation des corps enterrés à Maluku.
« Parce qu’on sait pas où il est. On croit qu’il est là-bas... Il est là-bas, on l’a enterré là-bas. C’est le gouvernement qui l’a arrêté et qui a fait disparaître mon petit, déplore-t-il. Donc le gouvernement est obligé de faire quelque chose. Je demande que la justice soit là. »
L'exhumation, une enquête et la justice. Un an après, c’est ce que réclament toujours les familles. Le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme et l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch continuent de réclamer une enquête pour que les familles de ceux qui ont disparu pendant l'opération Likofi et les manifestations de janvier 2015 puissent enfin connaître la paix.