Ces derniers jours, le gouvernement d'union libyen, issu des accords parrainés par l'ONU, a multiplié les déclarations depuis Tunis pour clamer qu'il est désormais l'unique interlocuteur de la communauté internationale.
Mais une installation prochaine à Tripoli, comme l'annonce désormais son Premier ministre, est-elle envisageable ? Fayez el-Sarraj assure qu'un accord a été trouvé entre l'ONU, l'armée, la police et des groupes armés de la capitale. Depuis deux ans, Tripoli est dominé par un gouvernement et un Parlement soutenus par des milices composées d'islamistes et d'éléments armés issus de Misrata, un fief révolutionnaire. Ils sont réunis au sein d'une coalition nommée « Aube de la Libye » qui est loin d'être homogène.
Nombreuses forces en présence
Certaines brigades de Misrata ont ainsi déjà exprimé leur soutien au gouvernement d'unité libyen. Dans la capitale, les milices les plus importantes comme celle de Abderraouf Kara, qui tient lieu de police, n'a pas encore clairement exprimé sa position. Elle est un acteur incontournable, ses hommes, très disciplinés, contrôlent le seul aéroport fonctionnel.
En revanche, des éléments moins nombreux, mais au pouvoir de nuisance certain, ont clairement exprimé leur hostilité. C'est le cas de la « Chambre révolutionnaire de Libye », fidèle au gouvernement de Tripoli, qui a promis « de faire la guerre au gouvernement d'unité ». Ce même groupe avait réussi à enlever un Premier ministre libyen, Ali Zeidan en 2013.