L'aveu de Mcebisi Jonas a l'effet d'une bombe. Depuis le début de la semaine, la presse accuse les Guptas d'être derrière le limogeage du ministre des Finances en décembre dernier, et d'avoir proposé le poste à Jonas alors ministre adjoint, en échange de son soutien à leur affaire. Une accusation sérieuse d'ingérence dans les affaires de l'Etat. Les Guptas ont nié, l'ANC, le parti au pouvoir, a rué dans les brancards.
Mais mercredi soir, sous la pression, Jonas a avoué : « J'ai hésité jusqu'à présent à m'exprimer publiquement sur cette affaire. Mais j'estime que je ne peux plus rester silencieux. Ma principale préoccupation, c'est que cette affaire risque de détourner notre attention des vrais enjeux économiques auxquels fait face le pays. »
Il y a quelques jours une ancienne députée de l'ANC a également accusé la famille Guptas de lui avoir proposé le poste de ministre des Entreprises publiques. Des aveux lourds d'implications. Cela voudrait dire que cette riche famille - présente dans les mines, les médias, et l'informatique - exerce une influence directe sur le président Zuma, un chef d'Etat déjà passablement affaibli par des scandales de corruption et de népotisme.
Le président est censé répondre aux questions de l'opposition ce jeudi 17 mars au Parlement sur, notamment, le limogeage éclair de son ministre des Finances.