Vingt-trois ans après, l’assassinat de Chris Hani reste un mystère. L’ANC et le Parti communiste, auquel appartenait Hani, refusent que l’assassin du héros national soit libéré, même sous condition. Pour Limpho Hani, sa veuve, l’assassin Jalusz Walus et son complice n’ont jamais exprimé de remords et, surtout, n’ont jamais expliqué leur geste.
« A l’époque, je leur ai même dit : si vous dites la vérité, je demanderai au gouvernement de vous relâcher. Ils m’ont répondu d’aller en enfer. Alors pourquoi est-ce qu’aujourd’hui je devrais me comporter comme une vieille veuve noire, ne rien faire et dire à ces hommes blancs : je vous pardonne ?! », a déclaré, à RFI, Limpho Hani.
Membre de l’aile dure du régime d’apartheid, Jalusz Walus a été condamné à mort puis, sa peine commuée en prison à vie. Pour de nombreux Sud-Africains noirs, comme Matota Mnisi, sa libération est tout simplement inacceptable.
« A cause de cet homme, notre démocratie a failli basculer. Si Nelson Mandela n’avait pas été là, une guerre civile aurait éclatée. De plus, on ne sait même pas pourquoi il a tué Chris Hani ; qui a commandité ce meurtre. Alors pourquoi est-ce qu’il serait libéré, alors qu’il n’a jamais montré de remords ? », s’est-il insurgé.
La vraie question, en effet, est là. S’agissait-il d’un acte isolé ou d’un meurtre commandité et par qui ? Vingt-trois ans plus tard, l’ANC veut des réponses.