Dans l'un des trois bureaux de vote du quartier Yoff de Dakar, quelques militaires et policiers en civil se présentent au compte-goutte avec en main carte d'électeur et pièce d'identité.
Certains votent pour la première fois, il faut donc leur expliquer le processus de vote. « Le militaire qui arrive, si le nom est sur la liste, il va prendre l’enveloppe du "oui" et du "non" pour aller à l’isoloir. Il met l’enveloppe dans l’urne et l’opération est terminée », explique Ndoumbé Diop, présidente du bureau numéro 1.
Exclus du droit de vote jusqu'en 2007, les militaires et paramilitaires sénégalais votent aujourd'hui pour la troisième fois de leur histoire. Sadou Dia, policier, vient de glisser son bulletin dans l'urne : « Je suis venu accomplir mon devoir civique qui est de voter au référendum.On a notre mot à dire sur ce qui se passe dans ce pays. »
« Il n’y a pas le grand rush »
A 18 heures, moins de 40 personnes se sont présentées au bureau de Yoff, sur 667 inscrits. « Il n’y a pas le grand rush. D’abord c’est le week-end, ensuite, ils prennent peut-être leurs dispositions pour venir. Moi, j’ai l’habitude de venir ici en vote militaire, mais je vous assure qu’en général, il y a le grand rush », a commenté Boubacar Tall, membre de la Commission électorale départementale autonome (Céna).
Les représentants des camps du « oui » et du « non », et ceux des Commissions électorales départementales autonomes (Céda) sont présents dans chaque bureau de vote. Dans le bureau n°3, Bolo Ndiaye du « oui » et Khalidou Diallo du « non », partagent un thé ensemble : « On travaille ensemble. Nous n’avons pas eu de problèmes. Il est du camp du "oui", moi je suis du camp du "non". Je crois au "oui" et lui, il croit au "non". Il a ses causes et moi aussi, j’ai mes causes. ». A l'issue du vote de ce weekend, les urnes seront transférées au tribunal départemental en attendant d'être dépouillées avec les votes des civils du 20 mars prochain.