Un troisième gouvernement pour la Libye qui, à fortiori, est à Tunis. C’est en effet le Conseil présidentiel libyen, basé dans la capitale tunisienne et soutenu par les Nations unies, qui a invité les institutions libyennes à lancer le processus de transfert du pouvoir au nouveau gouvernement d’union et qui a demandé à la communauté internationale de ne plus traiter qu’avec ce gouvernement.
Impossible, pour ce nouveau gouvernement, de travailler en Libye. On rappelle qu'en Libye, il y a toujours deux autorités dont l'une est à Tripoli et l'autre dans l'est du pays et que chaque camp est soutenu par des milices.
Le gouvernement d'union, formé en janvier dernier avec des représentants des deux camps, n'a jamais été validé par la Chambre des représentants qui siège à Tobrouk, dans l'est du pays. Ce vote de confiance était pourtant jugé nécessaire par l'ONU. Visiblement, aujourd'hui, on tente de faire sans.
Le Conseil présidentiel libyen estime qu'il faut s'imposer face aux tenants de la ligne dure qui refusent un gouvernement parrainé par l'ONU. Il demande à la communauté internationale de ne plus traiter avec le gouvernement rival de Tripoli et celui de Bayda à l'est.
Ce gouvernement d'union a-t-il les moyens de gouverner ?
Clairement non. Les principales institutions libyennes, à savoir la banque centrale et la compagnie du pétrole sont toujours dans la capitale et les factions qui dominent Tripoli ne sont pas encore décidées à accueillir ce gouvernement.
Assiste-t-on alors à un coup de poker ou bien à un passage en force, avec le soutien de la communauté internationale ? On sait que les pays occidentaux veulent à tout prix un gouvernement d'union libyen et ainsi, un unique interlocuteur, pour répondre efficacement à la menace posée parl'organisation Etat islamique, une des plus dangereuses actuellement.