Des cris, des tirs à l'arme lourde pendant plusieurs heures, les habitants évoquent des scènes de guerre urbaine après les attaques simultanées qui se sont déroulées lundi 7 mars à Ben Guerdane.
Lotfi habite à 200 mètres du commissariat de police, ciblé par l'une des attaques. Le jeune homme se souvient encore avec précision de son réveil en sursaut. « On a entendu l’armée, on a vu le signal d’alerte dans le ciel. On a entendu les bruits de bataille. On a peur, on ne veut pas voir Ben Guerdane comme l’Irak, la Syrie. C’est très grave de voir quelque chose comme ça », explique-t-il.
Il est encore difficile de parler de retour à la normale dans les rues de Ben Guerdane. De nombreuses boutiques restent fermées. Les traces de sang et les impacts de balle sont encore bien présents et certains habitants, comme Ramzi, reviennent sur les lieux des combats en plein centre-ville : « On n’a pas peur. Le seul moyen de combattre le terrorisme c’est d’aimer la vie, de ne pas avoir peur d’eux et d’être solidaire avec nos forces de l’ordre. Inch'Allah, c’est une petite crise et ça va passer… »
Beaucoup d'habitants se disent pourtant inquiets. A Ben Guerdane, ils sont nombreux à s’attendre à d'autres attaques dans les jours à venir.