Après plus d'une année consacrée à son installation, la Commission vérité et réconciliation (CVR) du Burundi se prépare à passer aux choses sérieuses.
Quelque 150 « enquêteurs » vont être recrutés avant fin mars, selon son président Monseigneur Jean-Louis Nahimana. Ils vont ensuite être formés, avant qu'on ne passe, au mois de juillet, aux dépositions des victimes des violences qu'a connues ce pays.
L'objectif est d'avoir recueilli entre 25 000 et 30 000 témoignages d'ici fin 2016, sans aucune publicité le temps que la CVR fasse des enquêtes de terrain pour vérifier leur véracité.
« Plus Jamais ça »
Les cas plus significatifs seront sélectionnés et débattus dans « des audiences publiques » en 2017 pour servir « de leçon du "plus jamais ça" au peuple burundais », a expliqué Mgr Jean-Louis Nahimana.
La CVR va préparer « un programme de pardon, de réconciliation et de réparation » qu'elle soumettra au gouvernement et au Parlement burundais ainsi qu'aux Nations unies.
Polémique et méfiance
« S'il y a des crimes imprescriptibles, dit-il, ça sera à l'organisation internationale de décider de la suite à leur réserver. »
Le religieux est aujourd'hui conscient de la polémique et de la méfiance qui ont accompagné la naissance de la CVR au Burundi, un climat alourdi par la grave crise que traverse le pays.
Il demande donc « à être jugé sur les faits, sur actes ». Et le prélat burundais de prévenir, « si on rate ce tournant, on aura raté le futur de ce pays », a-t-il martelé, appelant « toutes les parties à collaborer avec la CVR ».