Généralement, les Nations unies restent plutôt discrètes sur la question, mais cette fois-ci le rapport obtenu par l'agence de presse AFP, nous apprend que 21 pays sont mis en cause. En premier lieu, la République démocratique du Congo : les soldats congolais auraient commis six abus sexuels alors qu'ils étaient en mission l'an dernier. Viennent ensuite, le Maroc et l'Afrique du Sud, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Rwanda et la Tanzanie.
L'ONU a donc compté 69 cas d'abus sexuels en 2015, mais elle a du mal à faire condamner les responsables. La tâche revient aux pays d'origine des soldats. Sur tous les cas recensés l'année dernière, 17 enquêtes seulement sont terminées aujourd'hui et les condamnations sont plutôt légères aux yeux des Nations unies : six mois de prison ou seulement des sanctions administratives et une mise à la retraite.
Le rapport recommande à l'ONU d'exiger des enquêtes dans les six mois maximum dans ce genre de cas. les Etats impliqués seraient invités à prendre systématiquement l'empreinte ADN des éléments concernés.
Le rapport prône aussi l'installationde cours martiales dans le pays où sont déployés les casques bleus et pas dans leur pays d'origine.
Par ailleurs, le paiement des soldes serait également retenu le temps de l'enquête. Enfin, le renouvellement des contingents mis en cause pourrait être suspendu le temps que les enquêtes soient menées à bien.
De son côté, l'ONU met en place des équipes d'intervention immédiate dans la plupart des opérations de maintien de la paix pour recueillir les preuves éventuelles. Dans les jours qui viennent, à l'initiative des Etats unis, un projet de résolution reprennant une partie de ces recommandations y ajoutant même le rapatriement des contingents dont les soldats commettent régulièrement de tels abus, devrait être soumise au Conseil de sécurité.
Pour Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme (FIDH), ces préconisations du rapport vont dans le bon sens.