Plus d'attentats ni d'enlèvements de touristes par Aqmi pendant un an en Mauritanie. Voilà l'accord que la branche sahélienne d'al-Qaïda aurait tenté de conclure avec Nouakchott en 2010. Ce pacte de non-agression a été révélé par des documents retrouvés par les forces spéciales américaines dans la cache d'Oussama Ben Laden au Pakistan, selon Reuters.
En échange, Aqmi aurait réclamé : la fin des attaques de l'armée mauritanienne contre ses hommes, le versement d'une somme de 10 à 20 millions d'euros chaque année, mais aussi la libération de prisonniers.
Cité par l'agence Reuters, un conseiller du président mauritanien a démenti l'existence d'un tel accord rappelant que Nouakchott est officiellement opposé à tout versement de rançon à des terroristes.
Ces documents sont pourtant jugés « crédibles » par le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem. Selon ce spécialiste du jihadisme sahélien, un pacte tacite du même type existait également avec l'ancien régime du Burkina Faso. Sous la présidence de Blaise Compaoré, Ouagadougou jouait, via le conseiller spécial Mustapha Chaffi, le rôle d'intermédiaire dans les négociations et le paiement des rançons de libérations d'otages. Un pacte rompu, selon Lemine Ould Salem, avec la chute de l'ancien président et l'attentat meurtrier d'Al-Mourabitoune en janvier dernier contre le Splendid Hôtel en plein cœur de Ouagadougou.