Dans le premier communiqué, le président sud-africain Jacob Zuma appelait à un « dialogue inclusif avec tous les acteurs importants ». Il s’agit d’une formulation vague qui faisait les affaires du gouvernement burundais, qui rejette jusqu’ici tout dialogue avec le Cnared, une plate-forme qui regroupe la quasi-totalité de l’opposition et qu’il accuse d’être derrière les violences.
Le nouveau communiqué « invite toutes les parties prenantes à la crise burundaise à prendre part au dialogue, sans pré-conditions », et il enfonce le clou en annonçant une prochaine rencontre des cinq chefs d’Etat avec l’opposition en exil. C’est une allusion très claire à l’ennemi juré du pouvoir burundais, ce même Cnared.
Mettre un terme aux violences
Autre différence d’approche, le président sud-africain avait appelé la communauté internationale à « reprendre immédiatement » son aide au Burundi. Cette fois, l’Union africaine lie très clairement la reprise de l’aide « à l’amélioration des conditions sécuritaires et humanitaires » dans le pays. Enfin, il appelle le gouvernement et les groupes armés à mettre un terme aux violences, qu’il impute ainsi aux deux parties.
A l’Union africaine, on tente de minimiser ce couac en expliquant que les deux communiqués sont assez proches. Un fonctionnaire de l’UA joint par téléphone à Addis-Abeba assure d’ailleurs que « le texte de la Commission a été soumis aux cinq chefs d’Etat et a eu leur aval avant d’être publié ». Mais le mal était déjà fait, car cette cacophonie semble compliquer encore plus la situation. Le chef de la diplomatie burundaise, Alain-Aimé Nyamitwe, a vite réagi et a annoncé au son gouvernement ne se sentait lié que par la déclaration du président sud-africain.