Beaucoup voient dans ce recensement une étape d'une grande opération de fichage, de contrôle de tous ceux qui vivent dans le pays. Et comme les relations sont très tendues en ce moment avec le Rwanda voisin - Bujumbura l'accuse de soutenir des groupes rebelles - certains défenseurs des droits de l'homme redoutent des pressions sur les Rwandais.
C’est le cas de Florent Geel de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme. « On peut penser à la préparation de mesures de rétorsion à leur égard. Un certain nombre d’individus peuvent de toute façon faire l’objet de mesures de représailles, estime-t-il. Et ça, c’est le principe qui est à condamner. Et c’est la volonté d’identification et de contrôle des autorités burundaises qui sont extrêmement inquiétantes. »
Les autorités burundaises, elles, assurent qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiyé, affirme que tous les étrangers sont soumis aux mêmes règles, quelle que soit leur nationalité.
« Le recensement vise tous les étrangers. Pour les Rwandais qui se trouvent ici au Burundi, nous pensons qu’ils s’y trouvent conformément à la loi. Et s’il y en a qui ne s’y trouvent pas conformément à la loi, ceux-là devraient se conformer à la loi. Ce n’est pas seulement pour les Rwandais, mais pour tous les étrangers », insiste le porte-parole du ministère de la Sécurité publique.
Le gouvernement burundais l'assure : ce recensement n'est rien de plus qu'une opération de modernisation. L'objectif : faire bénéficier les étrangers des premières cartes biométriques.