Au Niger, les résultats continuent de tomber au compte-goutte. Ils ne concernent pour l’instant que quelques bribes de l’électorat. Des résultats jugés d'ores et déjà « fantaisistes et surprenants » par l’opposition regroupée au sein de la Coalition pour l’alternance 2016. Ces quatre partis ne reconnaissent donc pas les premiers chiffres donnés depuis hier et dénoncent un « coup de force en préparation ». Le parti au pouvoir, lui, se disait ce matin confiant et toujours capable de passer au premier tour.
« Le travail continue son chemin »
Sur le terrain, les choses avancent lentement. Nahadjo Amadou Roufaye est chargé des télécommunications pour la Commission électorale nationale indépendante (Céni) nigérienne. Devant lui deux fax, pour recevoir les résultats des régions.
Pour être sûr qu’il n’y ait pas d’erreur, ces informations ont aussi été recueillies quelques minutes plus tôt par téléphone par d’autres membres de la Céni. « Le travail continue son chemin. Nous avons une table de contrôle qui est composée de quatre personnes », explique-t-il.
En amont et en aval, la procédure est longue et parfois lourde, reconnaissent les responsables de la Céni qui aimeraient bien que sur toute la chaîne on passe à la vitesse supérieure.
Les moyens du bord
Mais dans les communes, le travail est encore souvent manuel, explique Alimane Wanagali, un des membres chargés de récolter les résultats de la région de Tillabery. « Certains pensent que ça traîne, mais en réalité, c’est vraiment difficile compte tenu des moyens du bord avec lesquels on fait les élections, parce que ce n’est pas la même chose qu’en Occident où tout est numérique. Donc vraiment, c’est difficile », sourit-il.
Dès qu’ils sont validés par le président de la Céni, les résultats des communes sont annoncés un à un en français à la télévision nationale qui a installé son studio sur la scène du palais des congrès, puis traduits en neuf langues.
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