Le HCR avait exhorté le gouvernement rwandais à clarifier publiquement sa position. C'est donc chose faite. Séraphine Mukantabana, la ministre rwandaise en charge des Réfugiés, s'est longuement adressée aux Burundais du camp de Mahama, avant de s'expliquer face àla presse.
« La décision que le gouvernement rwandais a prise est sans recours, mais n’amène pas le gouvernement rwandais à aller à l’encontre des engagements que le gouvernement a signé par rapport à la Convention sur les réfugiés de 1951 et à la convention de l’OUA [Organisation de l'unité africaine ndlr] », a assuré la ministre.
Il n'y aura donc pas de rapatriement de force des réfugiés dans leur pays d'origine, a-t-elle assuré, ajoutant que le Rwanda n'allait pas interrompre son « assistance humanitaire ».
Satisfaction du côté du HCR
De son côté, Saber Azam, représentant du HCR au Rwanda, a également tenu à rassurer les réfugiés. « Nous leur avons dit en effet que le Rwanda ne va pas forcer les gens à quitter [le Rwanda], que le Rwanda va laisser ses portes ouvertes à tous ceux qui fuient les persécutions et les dangers de mort dans leur pays d’origine. Je crois que c’était des messages que nous devions apporter aux réfugiés pour que les mauvaises interprétations des messages soient évitées ».
Impossible d'interroger librement les premiers concernés sur leur opinion à la suite de ces annonces lors d'une visite une nouvelle fois très encadrée.