Au Lesotho, la population majoritairement rurale survit grâce à l'agriculture vivrière. Mais cette année, beaucoup n'ont même pas pu cultiver leur lopin de terre.
La famine menace déjà une partie de la population, selon le directeur de l'Autorité nationale de gestion des catastrophes : « Généralement, personne n'a pu planter cet été et cela signifie déjà que les gens vont souffrir de la faim, explique-t-il. Beaucoup de villages manquent d'eau, que ça soit pour la consommation humaine ou pour les animaux, et même pour l'irrigation. Nous allons donc faire face à une situation d'insécurité alimentaire très sérieuse, car il n'y aura pas de récoltes. En plus, il semble que l'Afrique du Sud n'arrive pas non plus à produire. »
Dépendance sud-africaine
Les prix de la nourriture, importée d'Afrique du Sud, sont en forte augmentation. Une dépendance qui aggrave encore la situation, selon Mary Njoroge, du Programme alimentaire mondial (PAM). « Beaucoup de Basotho travaillent dans les fermes sud-africaines, de l'autre côté de la frontière. Sauf que de nombreux fermiers sud-africains sont menacés par la faillite. Donc les ouvriers reviennent, mais il n'y a rien pour eux ici », déplore-t-elle.
Catastrophe sanitaire
La sécheresse a également des conséquences sanitaires au Lesotho où 23% de la population est touchée par le sida. « Par moment, il n'y a pas du tout d'eau. Les patients sont renvoyés chez eux. Même les femmes qui doivent accoucher à la clinique sont renvoyées chez elles », souligne-t-elle.
Ceux qui vivent avec le sida sont particulièrement vulnérables car ils ont des besoins plus importants en calories. Selon l'ONU, jusqu'à 650 000 personnes pourraient avoir besoin d'aide alimentaire d'urgence au Lesotho.
Le gouvernement du Lesotho a débloqué une aide d'urgence de 10 millions de dollars (près de 9 millions d’euros), mais 38 millions de dollars (34 millions d’euros) supplémentaires sont nécessaires pour mettre en œuvre le plan d'aide.