A la conférence nationale souveraine de 1993, la forme de l’Etat a suscité un vif débat entre les participants. Les partisans d’un Etat centralisé étaient opposés aux fédéralistes qui voulaient chaque région s’administre elle-même. Finalement, il a été convenu de mettre en place un Etat unitaire mais fortement décentralisé. Plus de vingt ans après, Idriss Déby qui était opposé à la fédération, a fini par estimer que c’est ce qu’il faut au Tchad.
« Pour nous, le changement d'attitude du président Déby ne nous paraît pas sincère. Il s'est seulement rendu compte de la forte tendance des Tchadiens pour un Etat fédéral et il a fait sa déclaration pour séduire les électeurs partisans de la fédération par rapport au climat politique actuel qui ne lui est pas favorable », estime le député fédéraliste, Neatobeye Bidi Valentin.
Sur sa page Facebook, un autre député fédéraliste, Ngarledji Yorongar, ironise en remerciant le chef de l’Etat pour ce ralliement armes et bagages à une cause qu’il combattait depuis vingt ans.
Mais pour le porte-parole du MPS le parti au pouvoir, c’est un mauvais procès qu’on fait à Idriss Déby : « Notre peuple est déjà assez mûr pour pouvoir faire le distinguo entre un Etat fortement décentralisé et les clivages ethniques. Maintenant, on peut tendre vers un Etat fédéral. Si les gens ne sont pas de mauvaise foi, ils doivent applaudir cela parce c'est une avancée notable », argue pour sa partMe Jean-Bernard Padaré.
Avant même la validation des candidatures, la bataille pour les présidentielles a déjà commencé.