Jeudi 28 janvier, la police rwandaise avait annoncé l'arrestation de John Williams Ntwari, accusé de viol sur mineur. Ce mardi, rétropédalage. La mineure a en réalité vingt ans et, cité dans la presse rwandaise, le porte-parole du procureur a estimé qu'il n'y avait pas de preuves « d'usage de la force ».
L'infraction a finalement été requalifiée d'« attentat à la pudeur » et le journaliste a été libéré provisoirement. De retour chez lui, John Williams Ntwari dément ces accusations. Il estime que cette arrestation est liée à son métier de journaliste et assure avoir récemment fait l'objet de menaces lors de sa couverture de l'affaire Rwigara, du nom de cet ancien financier du FPR décédé il y a un an dans un accident de voiture selon la police, assassiné selon sa famille. « J'ai eu des menaces par téléphone par des gens non identifiés, il y a plus de trois-quatre mois. Cette arrestation que j'appelle arbitraire, je la vois comme montage en vue de m'en vouloir pour stopper mon travail de journaliste. »
En novembre dernier, le journaliste avait par ailleurs dénoncé le blocage de ses sites internet au Rwanda. Reporters sans frontières s'est dite « soulagée » de cette libération et s'interroge : « On a vraiment l'impression que ce dossier a été monté de toutes pièces pour nuire à ce journaliste connu pour ses écrits critiques du gouvernement », dénonce l'ONG. Des accusations vertement démenties par la police.