Tout commence dès les premiers jours de l'enquête. La discrétion est de mise pour les équipes de la CPI afin ne pas exposer leurs interlocuteurs sur le terrain. Il y a ensuite les mesures prises au cours de l'audience.
Dans le cas du procès Gbagbo, la plupart des 138 témoins témoignent sous pseudonyme, leur voix a été modifiée, et sur l'écran de rediffusion leur visage apparait quadrillé. Dans de rares cas, pour des raisons psychologiques notamment, les témoins peuvent être entendus dans une pièce séparée. Voilà pour les mesures ponctuelles.
Mais pour les cas les plus sensibles, la protection promise par la CPI va beaucoup plus loin. Certains témoins peuvent par exemple bénéficier d'une sécurité renforcée à leur domicile, voire être relocalisés aux frais de la CPI. C'est-à-dire être discrètement relogés dans leur pays ou dans un pays tiers, voire carrément changer d'identité.
Intimidations
Un système de protection coûteux, jugé excessif par certains, car de nombreux témoins restent anonymes. En outre, le système a déjà montré ses limites par le passé.
En 2014 en effet, déjà lorsqu'elle avait dû abandonner les charges contre le président kényan Uhuru Kenyatta, la procureure avait dénoncé des campagnes d'intimidation portées contre des témoins clés dont les noms avaient été révélés par les réseaux sociaux.
→ Procès Gbagbo : divulgation de noms de témoins protégés, la CPI enquête