Depuis le massacre de Miriki, il ne se passe pas deux jours sans qu'on apprenne un incident entre les deux communautés. Mercredi, jour de marché à Luofu, des habitants hutus venus d'une localité voisine sont accusés d'avoir volé des chèvres, l'un d'eux est tué, un autre blessé. Furieux, ils décident de revenir à Luofu avec la dépouille et sont interceptés par des jeunes miliciens nandé. L'armée et les casques bleus interviennent pour éviter l'escalade, mais sans parvenir à calmer les deux communautés.
Au final, selon des sources locales, on dénombre deux morts, huit blessés, deux femmes violées et des tentatives de mettre le feu à des huttes. Jeudi 4 février, les femmes et les enfants issus de la communauté nandé de Luofo ont fui par crainte de représailles. Des villages jusque-là mixtes se retrouvent vidés de l'une ou l'autre des deux communautés et de regroupements s'opèrent par affinité éthnique. « Les deux communautés s'accusent mutuellement de soutenir des groupes armés qui se sont régulièrement affrontés ces derniers mois », explique un militant de la société civile.
Les hutus congolais sont accusés d'être en connivence avec les FDLR, les nandés de soutenir l'UDPI, la milice nandé locale. Le tout dans un contexte où l'armée est accusée de prendre le parti des Nandé et les casques bleus des Hutus. Des accusations démenties du côté des FARDC comme de la Monusco.