Pour le maire de Kaga-Bandoro, nommé il y a trois mois, la consigne de l'ONU n'est pas vraiment respectée : « On a entendu à la radio que Kaga-Bandoro était sans arme. Mais les gens se promènent toujours avec leurs armes et en tenue. »
Il confirme toutefois que la tension a beaucoup baissé depuis mi-décembre. Pour ce qui est du centre-ville en journée, on constate que de petits groupes d'ex-Seleka sont bien présents, notamment aux abords des bâtiments administratifs. Mais les éléments aperçus étaient presque tous en civils et sans armes visibles.
Selon les habitants, c'est surtout la nuit que les armes ressortent. Mohamed, musulman, habite un quartier à majorité chrétienne : « L’autre jour, dans la nuit, les Seleka sont venus chez moi pour braquer. Il y en avait un qui avait une kalachnikov et un autre des machettes. Ils ont forcé la porte et je leur ai dit en arabe que les gens étaient en train de dormir. Là, ils m’ont dit que leur frère arabe habitait ici et ils sont partis. Si j’avais été chrétien, je ne sais pas ce qu’ils m’auraient fait. »
Dans le camp de l'évêché aussi, les armes sont souvent cachées, mais bien présentes. Les représentants des déplacés se plaignent de la présence nocive de certains ex-combattants anti-balaka. La semaine dernière encore, une rixe entre deux d'entre eux a fait un blessé à l'arme blanche.