Au total, dix-sept personnes ont été arrêtées dans les quartiers de Nyakabiga et Jabe, dont les deux journalistes. « Curieusement, et pour la toute première fois, des personnes étrangères ayant une accréditation au Burundi comme étant des journalistes ont été surprises au milieu de ces criminels », a expliqué à la télévision burundaise Moïse Nkurunziza, l'un des porte-parole de la police.
Il précise que des armes ont été saisies lors de l'opération : un mortier, une kalachnikov et des pistolets. Le porte-parole explique que cette opération a pu se dérouler grâce à l'aide d'un informateur au sein de la population. L'information a également été donnée sur Twitter par Willy Nyamitwe, porte-parole de la présidence du Burundi.
Dans la journée de jeudi, une habitante avait signalé à RFI une opération de police dans ces quartiers, parlant d'une dizaine d'agents des services secrets venus à bord de quatre pick-up.
Jean-Philippe Rémy est un journaliste aguerri et un fin connaisseur de l'Afrique. Il dirige le bureau régional du journal Le Monde à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il est arrivé au Burundi le 19 janvier. Il est déjà venu plusieurs fois en reportage dans ce pays, y compris depuis le début des tensions.
Phil Moore, quant à lui, est un photojournaliste indépendant, selon son site internet. Agé de 36 ans, il est basé à Berlin, en Allemagne. Il travaille pour plusieurs médias français et internationaux, dont l'Agence France-Presse et Le Monde.
« Nous avons appris avec préoccupation l'arrestation » des journalistes jeudi soir à Bujumbura, écrit le ministre français des Affaires étrangères ce vendredi dans un bref communiqué. « J'appelle les autorités du Burundi à procéder à leur libération immédiate. Des démarches diplomatiques sont en cours », assure Laurent Fabius.
Le chef de la diplomatie française rejoint des demandes déjà formulées par les employeurs de nos confrères, l'AFP et Le Monde, dont le directeur Jérôme Fenoglio a réagi sur notre antenne.