Ce mardi matin, c'est par un communiqué laconique que la présidence ivoirienne a exprimé sa protestation. Elle « s’étonne d'un mandat d'arrêt émis au mépris des règles et des us et coutumes en la matière ». En Côte d’Ivoire, Guillaume Soro n'est pas n'importe qui. L’ancien Premier ministre, figure majeure de la vie politique ivoirienne depuis plus de dix ans, est actuellement le numéro 2 de l'appareil d'Etat. Un mandat d'arrêt contre lui est donc un geste fort.
Pour autant, la présidence ivoirienne ne rejette pas avec virulence le litige qui l'oppose au Burkina Faso : en conclusion de son communiqué, Alassane Ouattara « réaffirme sa ferme volonté de régler cette question par la voie diplomatique, dans le respect des accords qui nous lient, afin d’éviter tout différend entre nos deux États », laissant donc la porte ouverte à des discussions sur la question.
Le contexte actuel est délicat puisque Alassane Ouattara, un ami actif de l'ancien président burkinabè Blaise Compaoré, s'est efforcé de donner des gages d'amitié et de respect au nouveau président Roch Kaboré, ces dernières semaines. Et puis, c'est aussi dans la foulée de l'attaque terroriste qui a durement frappé Ouagadougou, vendredi soir, que le président ivoirien a dû faire connaître sa position.